Alors que la plupart des pays développés, touchés par la crise mondiale, font de gros efforts de redressement des finances publiques, le budget 2014 du Gabon affiche une santé olympique.

Les estimations optimistes des secteurs pétrolier et minier ont autorisé le gouvernement gabonais à élaborer un budget prévisionnel équilibré en ressources et en dépenses de 3.335,8 milliards de FCFA, en hausse de 194,6 milliards de FCFA par rapport à celui de l’exercice 2013 qui était de 3.141,2 milliards de FCFA.

 

Budget d’investissement

 

Les dépenses d’investissement, quant à elles, enregistrent une hausse de 105,3 milliards FCFA pour se situer à 1 322,2 milliards FCFA, dont 364,1 milliards FCFA au titre des projets financés sur ressources extérieures.

Cette augmentation, associée à une meilleure allocation des ressources, servira principalement :

1°) à l’intensification des travaux de mise en œuvre du Plan Directeur National des Infrastructures (PDNI) ;

2°) aux travaux de transformation de l’axe « Lalala »-« Port-Môle » de Libreville ;

3°) à l’accroissement des structures d’accueil et de la qualité de l’enseignement par la mise en œuvre du programme d’infrastructures de l’Education Nationale ;

4°) au financement du Plan Sécurité et Défense ;

5°) au lancement effectif des travaux de construction des camps, casernes et commissariats ;

6°) à la poursuite de l’aménagement des aéroports provinciaux ;

7°) à la poursuite du déploiement des infrastructures numériques sur l’ensemble du territoire, par l’interconnexion de toutes les capitales provinciales ;

8°) à la poursuite du programme de modernisation des prisons ainsi que la réhabilitation du bâtiment abritant les services centraux du Ministère de la Justice, la construction de l’annexe du Palais de Justice de Libreville ainsi que les sièges de la Cour de Cassation et du Conseil d’Etat ;

9°) à la poursuite de la modernisation des infrastructures hospitalières;

10°) à la mise en place d’un nouveau système intégré de gestion budgétaire et comptable (Vectis, Praxis) ;

11°) au recensement général de la population ;

12°) et à la mise en place du programme d’appui à la stratégie nationale d’industrialisation.

 

Budget de fonctionnement

 

Les dépenses hors dette et hors dotation du Fonds Souverain de la République gabonaise affichent une hausse de 197,3 milliards FCFA par rapport à leur niveau de 2013, pour se situer à 2 685,7 milliards FCFA.

Evaluées à 1363,4 milliards FCFA, les dépenses de fonctionnement, qui comprennent les « traitements et salaires » pour 581,3 milliards FCFA, les « biens et services » pour 330,2 milliards FCFA et les « transferts et interventions » pour 451,9 milliards FCFA, sont en hausse de 92 milliards FCFA par rapport au niveau affiché dans la loi de finances 2013.

 

Dette publique

Le service de la dette publique est fixé à 550,1 milliards FCFA en 2014. Ce montant intègre 415,1 milliards de remboursements en capital et 135 milliards FCFA de paiements d’intérêts.

 

Cadrage macroéconomique du budget 2014

 

Ce projet de loi de finance s’inscrit dans la dynamique de l’embellie qu’enregistre l’activité économique mondiale, marquée par la sortie progressive de crise dans plusieurs pays de la zone euro.

En considérant cet environnement économique international favorable en 2014, les hypothèses retenues pour le cadrage budgétaire en ressources sont les suivantes :

la production pétrolière connaîtrait une hausse de 1,4 % par rapport à celle prévue en 2013 et s’établirait à 11,432 millions de tonnes. Le redressement de l’activité dans ce secteur résulterait essentiellement de l’amélioration des rendements des principaux champs pétroliers.

Cette amélioration s’accompagnerait d’une quasi-stabilité du prix du baril gabonais à 97 dollars $ contre 98 dollars $ en 2013, sur la base d’un cours moyen du Brent à 98,5 dollars $.

Dans le même temps, le taux de change du dollar $ par rapport au FCFA devrait légèrement s’apprécier d’environ + 2,4 %, pour se fixer en moyenne à 513,039 FCFA contre 500 FCFA projeté en 2013.

Concernant les mines, la production progresserait de 15 % en raison de la bonne tenue de l’activité de Comilog, de l’accroissement du gisement de manganèse de Ndjolé et de l’or de Bakoudou.

La production de manganèse connaîtrait une hausse de 14,8 % pour se situer à 4,594 millions de tonnes. Du fait du redressement de la demande de l’industrie sidérurgique internationale, le prix de la tonne de manganèse enregistrerait une hausse de 2,5 % pour se négocier en moyenne à 269,2 dollar $.

 

Des chiffres à faire rêver tous les ministres des Finances.

 

Le budget 2014 du Gabon affiche une santé olympique
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